Les projets stratégiques traitent de thèmes concernant l'ensemble de l'industrie horlogère suisse, identifiés et définis comme stratégiques par le Conseil de l'ASRH. En mutualisant les ressources de nombreux acteurs du secteur, ces projets permettent de réaliser des études approfondies, rigoureuses et documentées sur des problématiques communes, et de travailler à des solutions que chaque partenaire peut ensuite implémenter sur la base des résultats communs et des connaissances acquises. Pilotés au niveau du Conseil, les projets stratégiques sont ouverts à tous les membres de l'ASRH.
Les entreprises concernées par les thématiques traitées sont encouragées à participer à l'effort commun, les conditions visent à permettre à chacun de contribuer à la mesure de ses moyens.
L'alliage cuivre-béryllium atteint parmi les alliages cuivreux des performances mécaniques inégalées ; en particulier sa grande résistance à la rupture après procédé de durcissement en fait un alliage de choix pour la réalisation de certains composants. De façon générale, sa large plage de propriétés mécaniques, ses propriétés amagnétiques et tribologiques, de même que sa capacité de mise en forme par différents procédés fait de cet alliage une solution très polyvalente pour l'industrie horlogère, qui l'utilise pour la fabrication de nombreux composants du mouvement tels que balanciers, paliers, pignons, roues, dentures, tenons, pieds-vis, ressorts.
Si l'alliage CuBe ne présente aucun danger pour la santé sous forme solide, la toxicité des fumées et des particules de béryllium et de ses composés conduit à imposer des valeurs limites d'exposition. Des normes sont ainsi appliquées dans les ateliers, leur évolution nécessitera l'utilisation d'équipements de contrôle et de sécurité de plus en plus contraignants. Soucieuse de réduire les risques et de maîtriser les coûts, l'industrie horlogère suisse est à la recherche d'alliages alternatifs qui lui permettront de s'affranchir à terme de l'utilisation du CuBe.
Sur décision de son Conseil, l'ASRH lance un projet stratégique ouvert à l'ensemble de l'horlogerie suisse qui s'engage dans la recherche d'alliages de remplacement du CuBe. Ce projet communautaire vise à disposer d'alternatives performantes pour répondre aux besoins horlogers. Les travaux ont pour but d'étudier les alternatives disponibles commercialement ou en développement, en particulier d'évaluer les performances atteignables (propriétés mécaniques, usinabilité, aptitude à divers traitements) et d'apporter les améliorations nécessaires en cas de performances insuffisantes. Pour les solutions en développement, outre la détermination de leur potentiel, l'estimation de l'ampleur de l'effort à réaliser pour en faire une alternative industrielle est une tâche importante du projet.
Dans une phase initiale, trois pistes sont suivies : deux portent sur des alliages actuellement non commerciaux dont les performances sont susceptibles de couvrir la plage extrême des applications du CuBe (haute performance mécanique), la troisième porte sur une solution commerciale dont les performances au niveau usinabilité sont aujourd'hui insuffisantes. Les résultats obtenus au fil de l'avancement des travaux permettront de focaliser les efforts sur la piste la plus prometteuse. Un comité de pilotage opérationnel nommé par le Conseil de l'ASRH assurera la bonne orientation du projet et choisira en temps voulu les pistes à privilégier ou à abandonner.
Le remplacement du CuBe est un défi ambitieux, de nombreux acteurs y seront confrontés. Le modèle du projet communautaire permet à l'ensemble du secteur de mutualiser les ressources nécessaires à la recherche de solutions communes. Tous les acteurs concernés sont invités à contribuer à cet effort, les solutions de même que les connaissances qui en résulteront seront utiles à tous. L'effort principal est supporté par les marques et les conditions sont particulièrement avantageuses pour les fournisseurs et les sous-traitants.
Depuis toujours les horlogers ont craint que leurs merveilles mécaniques soient altérées par une présence accidentelle d’eau à l’intérieur de la montre. Or de l’eau peut être présente même si l’étanchéité est parfaite, elle peut provenir de la condensation de l’air humide qui s’y trouve lors de l’emboîtage ou qui y pénètre lentement en situation atmosphérique humide. Cet état de fait est bien connu de l'industrie horlogère qui a élaboré pour ses produits des normes internationales de contrôle de l’étanchéité. La méthode de test actuelle repose sur des étapes de sollicitations proches du porter suivies du contrôle de l’éventuelle pénétration d’eau liquide par un test de condensation. Si elle bénéficie de l'avantage d'une mise en œuvre très simple, cette méthode de contrôle souffre de plusieurs inconvénients, dont l'aspect dommageable et potentiellement destructeur du test si le produit contrôlé n'est pas étanche, ainsi que le manque de fiabilité et de capabilité du test de condensation qui, selon la quantité de vapeur embarquée ou selon le choix des matériaux utilisés dans le produit, peut fournir un résultat positif sans défaillance de l’étanchéité.
Consciente des limites actuelles, l'industrie horlogère suisse s'engage avec ce projet stratégique dans la recherche d'une méthode de contrôle alternative apte à répondre aux besoins de qualification de l'étanchéité de ses produits. Ouvert à l'ensemble des acteurs de l'horlogerie suisse, ce projet communautaire a pour but :
Les travaux ont démarré en janvier 2021 sous l’impulsion de partenaires moteurs. Le Conseil de l'ASRH assure le pilotage stratégique du projet, un Comité de pilotage opérationnel nommé par le Conseil accompagne l'ASRH pour la réalisation des travaux. Dirigés par l'ASRH, ces travaux sont menés en coordination avec le groupe de travail qui traite de la norme ISO22810 au sein du Département NIHS de la FH.
Les entreprises concernées sont invitées à participer à l'effort commun et à rejoindre le projet. L'effort principal est supporté par les marques et les conditions sont particulièrement avantageuses pour les fournisseurs et les sous-traitants.